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Textes

Arrêt sur image, la silhouette figure le corps, sa dés-incarnation, ou peut-être son absence. Elle avance avec une virtuelle apparence. Dénuée de corporéité, elle se détache de sa matérialité et se relie par juxtaposition à l'autre par d'elle-même qui est aussi un autre, différent, étranger et semblable. Dans ce je/jeu de l'autofiction il y a du renversement, et de la mise en abîme de la condition humaine. L'homme devra peut-être de survivre par le dédoublement entre dedans/dehors. Dans une vision futuriste, se détachant de son enveloppe charnelle, s'éloignant des contingences matérielles qui l'amène à détruire il affirme la prééminence de l'esprit.

A.CLIF super-pose, inter-cale des feuilles de calques, des fragments de peau. Dans la transparence elle intervient en double face et face à face. Envers contre endroit elle tente de fixer ou figer l'évanescence des êtres. Dans cette tentative de stratifier l'invisible, l'artiste capte les vibrations des couches infra-minces, translucides. Elle impulse le mouvement, comme une syncope avant la marche, lorsque le film commence.

Lorsqu'elle prend le parti de dupliquer à l'infini cette représentation du corps, l'effet de répétition et de défilement du sujet participe de la des fragmentation d'une planche contact. La silhouette se dédouble, se multiplient et par là-même avance. Le défilement des images et leur succession entraîne une sorte de dynamisme et de perception optique qui engage l'homme à se diriger vers une nouvelle forme de société.

Bernadette Clot Goudard

L’étude du minéral  participe à mes recherches. Les falaises de calcaire de la Montagne Sainte Victoire et des Calanques marseillaises,  la terre ocre de Provence, font parties de mon paysage quotidien. A partir de dessins et de  photos, je questionne la structure  des roches. Ce travail de recherche des formes élémentaires sculptées par le vent et l’eau au cours du temps,  me permet d’exprimer  dans ma peinture les étapes de la vie sous formes de strates révélées par un procédé de retrait et de dilution de la matière en lien avec les procédés naturels à l’œuvre dans les formations géologiques.

Elle participe du procédé de transformation de la matière.
Les toiles déjà sur châssis ou les papiers  captent les dessins formés par les encres ou les pigments mêlés à l’huile  dans un bassin rempli d’eau.  Par paliers successifs, le support immergé, imprime et laisse filer par capillarité ou par évaporation des strates, des lignes de failles et de fuites.
Aujourd’hui, ce  qui  sourd des profondeurs est  mis  à jour, affleure  à  la surface de la roche, glisse. Sur le support, papier, toile nue  ou marouflée, transparent,  l’EAU est  là.  Elle  envahit  la surface, traverse l’espace, file.
Au  contact de  sa  fluidité,  les  blancs  deviennent   aqueux, opalescents, translucides. Les failles s’ouvrent se détachent, la pierre modelée par l’eau fixe momentanément son  mouvement  avant de le libérer.

Bernadette Clot Goudard -  Historienne d’art – Responsable artistique de Voyons Voir art contemporain et territoire en provence.

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